Mali : Révision du Plan de réponse humanitaire janvier - décembre 2020 (Juillet 2020)
Avant-propos de la Coordonnatrice Humanitaire
L’ampleur de la crise sécuritaire au Mali et son potentiel d’expansion au-delà des pays limitrophes sont reconnus à juste titre et nécessitent des efforts additionnels pour faciliter une résolution rapide et durable de la crise.
Si l’année 2019, a été pleine de défis multiformes, il n’en demeure pas moins qu’elle a été mouvementée à la fois en termes d’actions de plaidoyer, de mobilisation de fonds et de passage à l’échelle des programmes humanitaires. Sur le plan purement humanitaire, la hausse continue du nombre de personnes dans le besoin reflète que la situation humanitaire demeure critique.
Il est important de rappeler que malgré l’environnement opérationnel parfois difficile, les humanitaires, en partenariat avec les acteurs locaux, ont pu mettre en oeuvre des activités qui ont touché plus d’un million de personnes -soit un tiers des personnes dans le besoin- avec la mobilisation de 167,8 millions de dollars américains représentant 52 pour cent des fonds requis. Cela a été possible grâce à l’engagement des donateurs et à un soutien inlassable envers le Mali et ses populations touchées par cette crise qui perdure.
Cette année marque le début d’un nouveau Cycle de Programmation Humanitaire (HPC) triennal au Mali couvrant la période allant de janvier 2020 à décembre 2022. Cette nouvelle dynamique fait écho à une volonté de faire de la « nouvelle manière de travailler » une réalité. Elle vise également à trouver une coordination renforcée et alignée sur la planification nationale notamment à travers le nouveau cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD 2019-2023) et selon les nouvelles directives du cadre de coopération des Nations Unies avec le Gouvernement du Mali pour le développement durable (UNSDCF 2020-2024). La volonté d’harmoniser les calendriers de programmation permettra de concrétiser l’articulation entre interventions humanitaires et de développement.
Alors que l’analyse couvre l’ensemble des défis humanitaires du pays, la réponse se concentre sur les besoins prioritaires relevant des besoins vitaux et d’accès aux services sociaux de base essentiels des populations affectées. C’est à ce titre, que les besoins pour la résilience des communautés intéresseront les acteurs de développement et les autorités maliennes dans les différentes zones de conflits ou post-conflit, illustrant ainsi la pertinence de cette articulation.
Comme en 2019, le Plan de Réponse Humanitaire (HRP) est le fruit de larges consultations avec les partenaires y compris les acteurs humanitaires, ceux de développement, les services techniques étatiques, la société civile et les représentants des communautés y compris les femmes, les jeunes et les personnes à besoin spécifiques.
Cet exercice a permis d'identifier 6,8 millions de personnes dans le besoin et la communauté humanitaire, cible 5,5 millions de personnes en tenant compte de ses capacités opérationnelles, des conditions et d'accès humanitaires. En termes de budget, 474,3 millions de dollars américains seront nécessaires pour porter assistance à cette cible.
J’appelle vivement les partenaires techniques et financiers, la société civile et le secteur privé à soutenir davantage le plan de réponse humanitaire qui vise à :
Renforcer la coordination des interventions humanitaires avec les autorités nationales afin d’assurer une assistance équitable et des interventions holistiques couvrant l’ensemble des besoins humanitaires ;
Assurer une meilleure synergie des interventions à court, moyen et long terme en soutenant un financement complémentaire et flexible entre les actions humanitaires et de développement ;
Sensibiliser les décideurs sur la situation humanitaire lors des foras de haut niveau afin que la situation humanitaire puisse trouver une réponse adéquate ;
Maintenir la coordination avec les autorités afin que les financements humanitaires et ceux destinés au secteur du développement puissent être optimisés.
Je réitère toute mon estime aux personnels des organisations humanitaires pour leur engagement et leur courage. Leurs actions au quotidien concourent à alléger les souffrances des femmes, des filles, des garçons et des hommes touchés par la crise et dont la survie nécessite des interventions et des actions pour leur résilience.
L’espoir est permis et chacun de nous devra travailler à ce que cet espoir soit une réalité au Mali, sans laisser personne derrière.